Le fameux pantalon en toile porté en son temps par Steve McQueen signe son grand retour cet été.
Un modèle qui promeut un style de vie à la cool.
Cet été, impossible de faire l’impasse sur le chino : le pantalon star de la saison, c’est lui ! Flashback. Le nouveau meilleur ami de votre garderobe a vu le jour en 1846 en Angleterre sous le nom de « khaki », et fut d’abord utilisé par l’armée britannique en Inde. Ses points forts ? Un tissu souple et léger associé à une couleur sable passe-partout. Sous nos latitudes, le nom de « khaki » (« poussière », en hindou) a vite disparu pour devenir le « chino ». Véhiculant une image d’aventure et de courage, ce modèle séduit au-delà de la seule armée. Et devient l’allié parfait des explorateurs comme des fortes têtes (l’aviateur Charles Lindbergh, l’écrivain Ernest Hemingway…). Les femmes, elles aussi, succombent à la tendance. A Hollywood, Katharine Hepburn est la première à porter un chino en public… et à défrayer la chronique. Mais c’est Marlène Dietrich qui lui apporte une touche glamour lors de sa tournée chez les GI’s pendant la Seconde Guerre mondiale. Sa tenue, conçue par le costumier Travis Banton, se compose alors d’une simple veste et d’un chino assorti avec un twin-set. L’image fera le tour du monde. Au sortir de la guerre, tout le monde veut son chino. Le voilà dans les campus américains, dans les bureaux de Manhattan, le jour du « friday wear », sur grand écran et dans les magazines. La mode est lancée. Ce pantalon en toile à l’esprit californien devient pour de bon synonyme de « coolitude » absolue, comme en témoigne le look de Tom Selleck dans la série télé « Magnum » ou celui des « Deux flics à Miami »…
En 1986, Levi’s lance une marque entièrement dédiée au mythe : bienvenue à Dockers ! Succès immédiat et foudroyant. Ses pantalons en twill et en popeline s’arrachent. Tant et si bien qu’en 1992, une étude affirme que 8 Américains sur 10 possèdent un Dockers dans leur placard ! L’Europe suit le mouvement quelques années plus tard : toujours à la pointe, les skateurs font du chino, coupé façon baggy, un indispensable de leur panoplie. Les carnets de commande de Dockers ne désemplissent pas. Si le jean écrase tout sur son passage au début des années 2000, dès 2008, le chino - à commencer par les modèles Dockers - reconquiert le coeur des branchés urbains. Attention néanmoins à la faute de goût : plus question de se contenter d’un look vaguement militaire ou grossièrement baggy. Le chino cuvée 2011 revient dans une version dépoussiérée et éclectique. Il n’est plus simplement beige ou kaki, et se décline en rouge, gris, marin ou chocolat. Les plus jeunes le portent en version slim et roulé sur les chevilles. Les plus pointus en profitent même pour exhiber des chaussettes flashy. Les bobos lui préfèrent une coupe plus droite quand les branchés jouent le mélange des genres : chemise/ chino/noeud pap’ ! Enfin, les plus aventureux le portent façon short ou bermuda. Mais au fond, qu’importe la forme. Porter un chino, ça n’est pas seulement porter un pantalon. C’est s’assurer une dégaine, mâtiné de chic dégingandé, les mains enfoncées dans les poches. En somme, un véritable art de vivre…